Mais comme beaucoup d’autres, je n’y serai pas cette année… Cependant, j’ai eu l’opportunité de me rendre au Japon en octobre l’an dernier, pour deux semaines, avec pour prétexte le Singlespeed Japan Open, le championnat national. Un an plus tard, je vous livre ces quelques lignes retraçant l’épisode “singlespeedesque” de ce voyage singulier, qui restera dans ma mémoire pour longtemps.
Après une semaine sur l’archipel, passée à s’acclimater, jouer au touriste et profiter de la gastronomie locale, il était temps de passer aux choses “sérieuses” et de rejoindre Hakuba. Le trajet par la route depuis Kōbe parut interminable, bien que la distance ne soit pas extraordinaire ; le rythme sur la route est différent de nos habitudes européennes. Mais à mesure que mes camarades de voyage et moi nous rapprochions de la préfecture de Nagano, nous quittions les villes gigantesques pour des paysages alpins superbes, malgré l’altitude modérée. Arrivés sur place, nous avons enfin pris contact avec la communauté singlespeed japonaise. Et dès notre premier contact avec les organisateurs, les surprises / bizarreries commencèrent. La première fut le contact en anglais beaucoup plus facile qu’avec la majorité des Japonais. La deuxième fut le degré d’organisation et de régulation de l’évènement : reconnaissance obligatoire sous peine de disqualification, cyclocross interdit, etc. Ces règles strictes s’expliquent par la jeunesse du mouvement singlespeed au Japon et la forte proportion de pratiquants débutants, mais ont surpris les deux Français que nous étions. Et dommage, nous avions choisi des guidons tordus et des pneus de 33mm de large pour le week-end ! L’après-midi fut tranquille pour nous. Un peu éreintés par le réveil très matinal et la longue route, nous nous sommes contentés d’une petite balade à pieds pour profiter du paysage environnant. Puis, après nous être installés dans notre ryokan alors que le soleil se couchait, puis un passage au honsen, nous avons pris part au barbecue de la soirée où nous avons fait plus ample connaissance avec les autres participants arrivés. Une jolie soirée, plutôt fraîche, mais forte en rencontres autour d’un barbecue japonais très varié et goûtu. On se souviendra longtemps de l’Ozaka Singlespeed Society, entres autres ! Le lendemain, c’est la tête un peu lourde que nous nous sommes levés. C’est l’effervescence à Hakuba, qui la veille était encore plutôt calme. Une centaine de participants sont réunis, un petit salon avec les meilleurs magasins / importateurs de l’archipel a été monté et les reconnaissances battent leur plein. Puis c’est un long briefing très discipliné qui familiarise les coureurs avec ce qui les attend. Une photo de groupe avec des déguisements dans tous les sens et il est temps de penser à partir. Nous sommes lancés sur une très courte boucle dans la zone de départ / arrivée, au son d’une douce mélodie, qui devient brutalement du hard rock et lance ainsi le départ. Original et drôle, ça change des départs type Le Mans auxquels nous sommes tant habitués ! Le parcours est une longue boucle, avec beaucoup de dénivelé, des natures de terrain variées et à peu près tout ce qui fait l’intérêt du VTT. En cyclocross, c’est d’ailleurs un peu chaud à quelques endroits. Mais de toute manière, nous étions disqualifiés d’entrée de jeu par notre choix de matériel et cela n’avait évidemment aucune importance ! Après deux (ou trois ?) tours, c’était l’arrivée, dans une bonne humeur tout à fait caractéristique et un soulagement d’en finir après avoir fait souffrir nos corps. Place à la détente, aux dernières discussions en admirant les nombreux beaux produits exposés dans le micro-salon et aux promesses de se revoir dès que possible avant de se séparer et quitter Hakuba après un dernier honsen. Suite à ce week-end de découverte du singlespeed au Japon, le restant de mon séjour a été partagé entre découvertes touristiques supplémentaires et mise à profit du temps restant pour voir le Japon autrement. J’ai ainsi profité d’une belle journée pour faire une longue balade sur route sur une île voisine de Kōbe ; une jolie sortie, pour clôturer en beauté un voyage mémorable à tous points de vue. Le SSJ Open 2014 faisait office de répétition générale pour le SSWC, peu de temps après avoir remporté le droit d’organiser l’évènement mondial lors de l’édition d’Anchorage (Etats-Unis). Et il ne fait nul doute que nos camarades partis au Japon vont bien en profiter et revenir avec des souvenirs plein la tête !PS : Pour les curieux, beaucoup de photos sont accessibles depuis la page Facebook SSJ.