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Évènements / Reste du Monde

Compte-rendu du SSCXWC 2013, ép. II

Résumé de l’épisode précédent : Nos deux compères représentant la candidature belge ont vécu leurs premières journées sur le sol américain. Le cœur de l’évènement reste devant eux, mais les bons moments et bonnes rencontres sont déjà nombreux.

A vous de découvrir la fin de leur périple ci-dessous :

ACTE III – LE PÈRE BILENKY

Le samedi est le jour du Bilenky Junkyard. Après un petit-déjeuner américain (omelettes, steaks et café), on file dans un quartier au nord de la ville pour assister à cette course mythique. Le lieu est simplement fou, un tracé dans une casse de voitures avec shortcut (raccourci) si tu prends un shot de whisky, ou sinon tu passes dans deux fourgons mis cul à cul ! Le rider Cannondale de dirt Aaron Chase est là, il a amené un énorme tremplin et nous régale de back-flips au dessus de la voiture qui sert d’obstacle artificiel sur le tracé.

Junkyard

Source : tonicflo

L’ambiance est folle, je découvre les handups (tendre son bras pour offrir une bière ou du bacon à ceux qui roulent) et on sympathise très vite avec Brian de chez Chrome (qui m’offre un sac, normal), la brochette d’illuminés que constitue Hodala et un photographe qui s’avèrera bosser chez Chris King (et qui a fait une jolie galerie de l’évènement). Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

L’ambiance est tellement folle qu’on loupe nos séance de qualifications mais pas grave, les stands locaux de hot-dogs et autres sandwiches nous consolent. J’en profite pour tailler le bout de gras avec Stephen Bilenky, le maître des lieux et initiateur de cette course totalement barrée. L’homme est sympa, et son atelier de cadreur une véritable caverne aux trésors !

En fin de journée un type m’offre un cookie, mais il s’avère qu’il est chargé de substances illicites. Résultat : terminé, bonsoir, baissé de rideaux. Je suis raide défoncé au milieu de la casse, à tenter de ramasser des canettes de bières vides avec des types du genre qu’on croise que dans les films des frères Coen, scénario totalement improbable. Sur la route du retour je m’endors comme un enfant et je ne verrai pas la soirée du samedi … dommage, l’ambiance semble folle sur les photos et il y avait un goldsprint où j’aurais pu bien figurer, étant plutôt à l’aise avec cette connerie.

 

ACTE IV – LA BATAILLE DE BELMONT

Le dimanche, jour des SSCXWC13Philly, on se pointe en fin de matinée au Belmont Park, sur les hauteurs de la ville. Nous participons à la course open (“Everyone is a winner”) vu qu’on s’est pas qualifiés la veille au Bilenky Junkyard. Changement de tenue à la dernière minute, pas le temps de me rendre compte que le vélo qu’on m’a prêté aurait besoin d’un réglage de freins et d’air dans les pneus. Mais à cheval donné on ne regarde pas les dents, et je pars plus dans l’optique de m’amuser que de jouer la gagne. Sapé en coureur à l’ancienne (casque à boudins, cuissard court en coton et maillot de l’équipe nationale belge) les gens me remarquent et je m’arrête en pleine course pour déguster du bacon ou boire une Malteni, voire l’échanger contre un PBR (Pabst Blue Ribbon, bière locale équivalente à de l’Heineken). Pas certain que je sois gagnant au change !

J’arrête la course après trois tours, le parcours est superbe mais physique, alternant parties classiques de CX avec singletracks techniques. Il y a pas mal de dénivelés et vu mon bad trip de la veille j’ai pas de jus. Je rentre me changer rapidement car la température a bien baissé et il commence à neiger. Je ne veux pas louper la course des élites hommes et femmes, pour faire des photos et encourager les amis qui ont décidé de braver la neige qui tombe de plus en plus fort, jusqu’à 10cm en fin d’après-midi.

SSCXWC

Source : tonicflo

Après une course rondement menée c’est Adam Craig qui s’impose (de nouveau) chez les hommes et Vicky Barclay chez les dames. Mais le principal étant l’ambiance à retenir, les humans barriers (les mecs se mettent à quatre pattes en travers de la course pour faire une barrière) les handups bacons et bières, les handowns avec les billets de 1$ et les spectateurs qui cravachent ceux qui roulent. Il y a même des mecs qui se sont confectionnés des cannes à pêche avec une tranche de bacon au bout, et si tu la chope en roulant il crient comme des ânes ! Un prix spécial pour le type qui balançait des morceaux de gâteau avec une raquette de badminton, jamais vu autant d’imagination pour faire les idiots !

J’assiste au départ sur la ligne des filles, je suis impressionné du nombre de filles présentes, on sent réellement qu’ici le cyclocross et même le vélo n’ont pas le côté beauf et traditionnel qu’il peut avoir en Europe, et elles n’hésitent pas s’amuser dans la boue : GIRLS JUST WANNA HAVE CROSS!

La neige étant abondamment tombée, on ne tarde pas à ranger les barrières, les balises et nettoyer la course. On rentre se changer à l’hôtel et direction la soirée de clôture et surtout de décision de l’organisation pour 2014. Les vainqueurs exhibent les tatouages récompensants leurs efforts dans la tenue traditionnelle du maillot de bain doré, unique prix avec une jolie couronne faite par un artisan local. Comme d’habitude, ça s’encanaille rapidement, enquillant les bières et les bonnes rencontres.

La décision pour l’organisation 2014 se fait par une partie de poker où chaque personne inscrite recevait quelques jetons à donner à son organisateur favori pour l’année suivante. Malgré notre candidature tardive et la faible composition de notre délégation, on a réussi à glaner une dose respectable de jetons, on a tout donné niveau ambiance, bière belge et conneries sur le week-end. Mais je dois reconnaître les types du Kentucky sont présents en nombre et c’est logiquement qu’ils remportent la victoire bien aidés par leur stock impressionnant de jetons à la base. Pas de soucis, les copains d’Hodala nous supporteront l’année prochaine, paroles de Seattlïtes ! Nous avons noué énormément de contacts et tout le monde veut qu’on vienne l’année prochaine, ce qui sera le cas pour un maximum d’Européens je l’espère : on prévoit déjà une délégation belge plus consistante, et tous les Français, Anglais, Hollandais Allemands ou Italiens qui veulent faire partie du voyage sont les bienvenus … il nous a fallu une année pour comprendre, il nous faudra une année pour gagner !

 

ACTE V – FIN DU SÉJOUR

Le lundi est notre dernière journée sur Philadelphie, on en profite pour aller voir les fameuses marches de Rocky, prendre en photo la fameuse statue Love de Robert Clark et acheter des souvenirs pour nos proches… C’est l’esprit plein de bons souvenirs qu’on rejoint cette bonne vieille Belgique et qu’on rentre à s’maison !

Philly

Source : tonicflo

Merci à tous les gens qui nous ont aidé sur place, à nous éviter d’alourdir trop la note du voyage en nous offrant l’hôtel, le restaurant, les bières, etc. Je ne m’attendais pas du tout à un accueil aussi chaleureux de la part des Américains, ils sont tous bienvenus pour venir rouler sur les pavés de Paris-Roubaix, les monts des Flandres ou les fameuses côtes ardennaises… A l’année prochaine !

Merci à Florent pour ce compte-rendu riche, qui aura donné envie à d’autres à participer à ce genre d’évènements, je l’espère. A l’an prochain dans le Kentucky ?